Tourner les pages de son vivant
À propos d’un ouvrage nécessaire et sur le caractère achevé d’un siècle
Raphaël Brunner
Suite à la disparition de Pierre Boulez, Le Monde déclare qu’« un point véritablement final » est mis au « XXe siècle musical avant-gardiste ». Au moment où la revue dissonance affronte le difficile tournant du millénaire et voit sans doute son titre être lié aux mutations musicales du siècle précédent, un ouvrage, Théories de la composition au XXe siècle (Nicolas Donin et Laurent Feneyrou (eds.), Lyon, Symétrie, 2013, 2 vol., 1827 pp.), nous donne l’occasion de marquer l’arrêt sur un siècle tout entier. À la limite entre le compte rendu et l’essai théorique, et ouvrant la discussion à d’autres ouvrages de ce genre (les ‘Histoires’ du XXe siècle musical et de sa théorie aux Cambridge University Press, mais également ceux de Célestin Deliège, Pascal Decroupet, etc.), ce texte offre un regard transversal, de Schoenberg et Hindemith à Wolfgang Rihm, de Julián Carrillo à Harry Partch, en passant par les avant-gardes de l’après-guerre, sur la considérable synthèse que représente l’ouvrage de Donin, Feneyrou et leur collaborateurs.